EN/FR

With one voice, we celebrate the decay of their lives.
With one voice, we sing the hymn to an indifferent land, a land ploughed with burst veins, the hymn to cannibal frontiers, the hymn to skins amassed under the cloak of a bombshell, the hymn to the amputee enveloped in the ample flag of the beloved, the gangrenous hymn bathing in the picayune-blood of the familiar...

...the hymn to the slaves reservist , the hymn to the one brave and clueless, the hymn to the bishop who slays the knight, the hymn to the orgy of bullets on the barbed-wire beds, the hymn to the blah blah scribbled in a farewell, the hymn to this monstrous rain of an orderly loneliness, the hymn to he who takes to preserve his own, the hymn to the earnest laying waste to his dimples, the hymn to the tireless echo...

...the hymn to the twilight call awakening our egos, the hymn to the irreparable, the hymn to a quotidian through absence, the hymn to the roving response, the hymn to the unreal number, the hymn to the forbidden refusal, the hymn to the meek monster who ventures forth, the hymn to the caress of a twisted code, the hymn which bears down heavily, shorn of flesh, upon the smashed skull, the hymn to the smell of history’s dunghill, the hymn, moist to my lips, like the bloodied sheets of a proud death.


FR/ES

Dans les mains ils me jettent...leurs baveuses de balles, leurs rêves sans couilles de politiques obèses, ces tricheuses de pieds, ces arracheuses de moelle, et m’injectent au cerveau, tout spongieux de jeunesse, le venin boueux de ce passé révolutionnaire.

Je marche entre les gens comme je marche dans cette jungle, ennemie protectrice. Je marche à l’écoute de l’ordre, à l’écoute de ce silence meurtrier qui me défait le cœur squelettique. J’ai, plutôt, décidé de ravaler ce vomi de conscience; cette enfance vaine qui trimbale encore ses molaires de genèse. Je le décide puisqu’ils me tuent, me tortillant l’horizon en lacet de bottine.
Tuer ne vaut rien, me disent-ils
Ou pas plus qu’être tué. Et vivre, qu’est-ce? Sinon ne pas se faire tuer!
J’acquiesce, dans le doute.

Mais le doute m’effraie tout autant que cette mort puante au regard uniforme.
Aujourd’hui, je décide de m’enfuir. Je décide de me tuer à la tâche de grandir. J’éssuie de mon front cette sueur ridée, ce destin, craché à la figure finira dans ce lac de terreur.

Je m’en vais. Je m’en vais sans avoir déchiffré ce slogan fabuleux que le fils de mon fils me contera un jour. Je m’en vais de ce vent de mesure qui ne cueille les plumes qu’aux colombes ambitieuses.
Je laisse ainsi mes empreintes, non plus au cul de cette histoire de lunes sèches, mais plutôt au milieu d’un chemin oú les mots « notre terre » sont poussière balayée par cette brise joyeuse d’habile curiosité.


L'orgue joue
La mort s'amuse
Procession indécente
Portant croix à trois têtes
Bête féroce mais idiote
A l'envie chevelue
Un homme s'avance
Ses genoux lèchent le sol
Et son foie à la traîne
Robe blanche à limace
Corde au cou en dentelle
On s'assied. Mais debout nous n'étions,
Pas très fiers de nos comptes,
Trop légers je dirais
Pour oser nous disions
...Long soupir...
Puis en choeur,
Reprenons le calvaire
Eh! la langue qui sort
Aspirine Al Dante
On digère les remords
Queue en l'air
Beni soit.
Amène la, que je trinque
A la tienne
Et aux miennes...

Lève-toi, me dit-il.

Compassion de bourreau..?
Pied de nez à la gorge
De celle qui est sa fille

Marche!
Et je marche et retombe
Dans la tombe qu'il me creuse
Aime!
Pourquoi pas
Puisqu'aimer est facile

Loue!
Et je loue car mon ame
S'est vendue sur le port

Donne!
Et je donne les os
Que je viens de sucer

Attends!
Que la mangrove s'ouvre
Et que sorte "sé ma fot"

Prêche!
Au nom de celui
Dont le nom grille ma peau

Et bientot
Tout sera comme avant,
Avant tout ce qui est
Mais qui est avant tout
Ah! je vois...
Quand pénombre éclairait
La lumière précipice
Quand le chant s'annoncait
Mais ne venait jamais
Et l'oiseau du matin
S'oubliait dans son oeuf...

J'attends.
Et la fin se dit proche
Car je sens cuire mes veines
Mes cheveux s'entretuent
Et ma peau s'fait la manche
Jour tempête aux yeux jaunes
De tonnerres et de fièvres
J'ai tatoué à l'index
Sablier crucifix
Pour le moment où
Avant tout ce qui est
Mais qui est avant tout
Sera la. Et non plus
Quelque part dont j'oublie
Et le nom et l'adresse